mercredi 10 février 2016

Corps empesés

Les poulies grincent
     dans la nuit ouverte aux fleurs closes.

Toute parcourue de mauvais sorts
La voisine
appelle son chat noir.

Les vêtements s’enfilent sur la corde à linge.
Rien que du blanc
     à succulence de résurrection.
Reddition des corps,
Fantômes dénudés attendant l’aurore
     pour revêtir l’image 
     qu’ils se font d’eux-mêmes,
Ennoblis par la clarté des vestiges.

Les gens pressés se pressent
     contre eux-mêmes.
Battent leur oreiller
     comme on bat le chemin
Et plantent leur sommeil
     dans les grands ravages.

Pierre Rousseau. Sur le dos de la nuit, 2005.

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