mardi 19 janvier 2016

Mémoire moelle

Au coup de minuit,
Près du carré Viger,
Les ridicules pigeons s’envolent
Par les vitraux éclatés de la vieille église.

Dans les ruines sacro-saintes,
     
les cierges s’étalent,
      les parures ternissent,
      les péchés expirent,
      les statues gisent cadavres.

Un jour,
L’ange blanc retroussera nos mots qui parlent
 
     de guerre,
     de haine,
     de détresse.
Une nuit,
L’ange noir cueillera nos rêves d’enfants 

pour faire nos rires du lendemain.

Alors que nous nous promettons Amour et Rire,
L’horizon divague au fond

     de nos mémoires catacombes,
Les sacrements se greffent aux nuages brûlants
Et les petites bêtes fragiles chantent

     à pleins poumons.

Assis sur son séant,
 
Entre ses contradictions,
Dieu ne se fait plus prier
     pour intimider,

     à froid,
     la moelle des âmes. 

Pierre Rousseau, Sur le dos de la nuit, 2005.
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