vendredi 8 janvier 2016

Remords cosmiques

Tout s’écroule
Au fur et à mesure que j’avance.
Des gestes perdus,
Des paroles malheureuses,
La fatalité,
Ou un fâcheux concours de circonstances.

Je questionne l’avenir
Et laisse le principal sans surveillance,
La vie elle-même,
Dans sa petitesse,
Dans sa grandeur.

Je reluque le passé.
Je me persuade que rien n’est advenu,
Que la tragédie ne s’est jamais produite,
Que le remords est bien mort,
Qu’il n’a plus aucun effet
sur mes décisions,
sur mes gestes,
sur mes paroles.
Que mon imagination a tout fabriqué...

Mais le remords persiste,
Et ma mémoire saigne des planètes.

Pierre Rousseau, Les beaux naufrages, 2004.
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