jeudi 14 janvier 2016

Touchers d’odeurs

Nous reniflons nos mains,
Telle une louve ses louveteaux.
S’y est incrusté un relent de toucher,
N’importe lequel.

Les mains n’oublient jamais
Ce qu’elle ont saisi
Et surtout détesté saisir.

Au creux de nos paumes,
Les lignes font une gare de triage
Nous ramène là
Où nous ne voulons plus jamais aller.

Certains jours,
Nous sommes trop beaux pour durer,
D’autres jours
Trop durs pour être beaux.

Être n’est pas devenir. 


Pierre Rousseau, Les beaux naufrages, 2004.
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