vendredi 29 janvier 2016

Poignet de laine

Il nous faudrait saisir le poignet de la Mort,
Cette mal-aimée,
Pour la retenir,
Comme le câble le navire
.....échoué,
Pour rien, pour voir,
Espérer un trésor dans les décombres
.....de tant de malentendus.

Il nous faudrait saisir son poignet d’une main,
Et de l’autre,
caresser sa joue,
     Une fois,
     Deux fois
     Trois fois...

Nous ne sommes pas à la hauteur
Quand la Mort,
     Ivre de conquêtes,
     La gueule grande ouverte,
Avale l’espace et l’air du temps
Entre les saules pleureurs

     penchés sur l’eau miroitante
Où patinent, légères,

     les frivoles nèpes carnivores. 

Pierre Rousseau, Sur le dos de la nuit, 2005.
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